L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement
L’agroécologie est une combinaison interdisciplinaire d’agronomie, d’agriculture, d’écologie scientifique, d’économie et de sciences sociales. Elle intègre des pratiques telles que l’agriculture biologique, l’agriculture régénérative, certains aspects de la permaculture et contribue ainsi au développement durable et au préservement de la biodiversité
Plus un 5ieme défi, peu abordé :
L’agroécologie est à l’honneur. Elle constitue l’axe central de la « loi d’avenir agricole » de 2014 que le ministre Stéphane Le Foll a porté avec énergie. Plus encore qu’une loi, c’est un mouvement de pensée et d’action, pour certains c’est une philosophie de la relation à la nature, et pour tous c’est un ensemble de techniques de production agricole respectueuses de l’environnement.
C’est en Amérique Latine et aux États-Unis d’Amérique que l’idée est née dans l’entre-deux-guerres de rapprocher l’écologie appliquée et l’agronomie. Ces deux disciplines s’étaient développées séparément. En France, l’agronomie était travaillée dans les grandes écoles dépendant notamment du Ministère de l’Agriculture, et l’écologie relevait plutôt de l’université.
Le terme est utilisé pour la
première fois en 1928 par Basil Bensin, un agronome américain
d’origine russe, pour décrire l'utilisation de
méthodes écologiques appliquées à la recherche
agronomique.
Dans les années 1950, l'écologue et zoologiste allemand Tischler utilise le terme pour décrire le résultat de ses recherches sur la régulation des ravageurs par la gestion des interactions entre les composantes physiques, chimiques, biotiques et humaines des agrosystèmes.
En France, à partir des années 1970, des
personnages emblématiques comme René Dumont, Pierre Rabhi ( ci-dessous), Georges Toutain, Marc Dufumier, Dominique Soltner ont suggéré ou évoqué
explicitement un rapprochement
entre agrosystèmes et écosystèmes, prônant le respect
de la nature, intégrant les
dimensions économiques, sociales et politiques et visant à une meilleure intégration de l'agriculture dans la société.
Pierre Rabhi : écrivain français, paysan et environnementaliste, originaire d’Algérie (photo ci-dessus)
« Si l’humain ne change pas, rien ne changera. »
L’agroécologie implique
:
- critique de la modernisation agricole et des systèmes de recherche, besoin de réduire les coûts sociaux et environnementaux inacceptables
- vision agro écosystémique, en opposition à vision réductrice (1960-2000)
- définitions à l’échelle du système alimentaire (2000- 2020...)et rôle des sciences humaines et sociales
- reconnaissance des savoirs traditionnels des paysans via des démarches participatives avec une réappropriation des semences fermières et non OGM
Il n’existe pas de cahier des charges officiel de l’agroécologie. C’est une démarche de progrès qui se base sur l’association de 6 principes :
1-Adapter les cultures et les races animales à l’environnement et aux conditions pédoclimatiques.
2-Diversifier les ressources
génétiques (variétés résistantes et adaptées au bas niveau d’intrants, mélange de variétés).
3-Optimiser le flux d’énergie solaire et le stock de nutriments dans le sol
(diversification de l’assolement, association de cultures, agroforesterie,
couverture permanente).
4-Entretenir la fertilité des sols (engrais vert, mulch, semis sous couvert, introduction de plantes fixatrices d’azote, recyclage de la matière organique , réduction du travail du sol...)
5-Réduire la consommation d’énergie et de ressources en minimisant les
pertes (recyclage des nutriments, protection contre l’érosion, brise-vent, prévention du lessivage, autonomie des systèmes fourragers, pâturage...).
6 -Maintenir un
équilibre avec les populations de ravageurs et favoriser les pollinisateurs (favoriser les auxiliaires et
les pollinisateurs par le maintien d’infrastructures agroécologiques : Viser le zéro pesticide